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Un peu d'histoire

Point de contact entre la vallée de l’Autize et la plaine calcaire de Niort, le bourg de Saint-Pompain s’étale avec ses rues sinueuses, sans plan géométrique. Des fermes se sont installées sur le rebord du plateau calcaire, ayant à proximité l’eau de la rivière et de la fontaine au nord, avec ses herbages et les champs céréaliers au sud.

Des traces d’implantations anciennes ont été relevées dans diverses parties de cette plaine comme à Massigny ou encore à Cort Balent lors des travaux de l’autoroute. N’oublions pas qu’à Champ Durand sur la commune de Nieul mais tout près a été mis au jour un important camp fortifié néolithique. Un trésor monétaire de 150 monnaies d’argent gaulois fut découvert sur la commune en 1847.

Le bourg s’est trouvé sur le passage de voies antiques venant se couper ici. Arrivant de l’est, la Bissêtre qui avait traversé Saint-Maxire puis Villiers était rejointe par le Chemin Chevalleret et le chemin des Marchands, avant de se diriger vers la mer jusqu’à Jard, tandis que la voie Saintes-Nantes, commune avec Saintes-Angers, traversait la rivière à Draye. Qui dit carrefour dit commerces, et Saint-Pompain en eut de nombreux jusqu’au milieu du siècle dernier (lire plus bas).

Les constructions, souvent en pierres calcaires apparentes, donnent une atmosphère particulière au bourg, villages et hameaux. Seconde couronne de Fontenay ou de Niort, une population nouvelle vient ici chercher le calme et l’espace. Aujourd’hui la commune compte près de 1000 habitants (les Pompinois).

Association Histoire et Patrimoine de Béceleuf et des environs

Il était une fois ...

Saviez-vous que, dans les années précédant 1950, en plus des agriculteurs qui vaquaient à leurs occupations, conduisant les charrettes tirées par deux bœufs ou un cheval, ou menant les vaches au pré… ( ils savaient prendre le temps de faire un brin de causette aux pompinois devant leur porte )…, on pouvait alors compter au moins une trentaine de commerçants et artisans, regroupés pour la plupart dans le Centre du bourg, sans oublier les nombreux petits métiers de proximité nécessaires à la vie quotidienne.

LES CAFES – JEUX DE BOULES

  • 1, rue Alexandre Rousseau : café Sauze et Greyon
  • 2, rue des Montfortains : Café Pasquier « Chez Ernestine » (Actuellement Maréchal)
  • 7, rue des Trois Marchands : Café Soulet Théodore
  • 5, rue Désiré Méchain : Café Geffard Bonnaud
  • 5, rue de la Gare : Chez Leonie. ( Par jour circulaient 6 trains de voyageurs et au moins 2 trains de marchandises – Ligne Niort-Angers)
  • À Dray : Chez José
  • 41, Alexandre Rousseau : Café Bonnaud Gustave
  • 10, rue principale à Beauvais : chez la « Marchande de Beauvais »
  • Place de l’Espéranto : Chez Vincent
  • 23, rue des Montfortains : Café Maudon Claire et Germaine.

Dans plusieurs cafés, deux salles : une grande et une petite. En fin de semaine, la petite était utilisée comme salon de coiffure pour hommes et enfants le samedi jusqu’à minuit et le dimanche matin. En attendant leur tour, les clients jouaient aux cartes et discutaient des nouvelles de la commune.

LES EPICERIES

  • 5 et 7 rue Alexandre Rousseau : Cosset
  • 13, rue Alexandre Rousseau : Simonneau
  • 24, rue Alexandre Rousseau : Baunet qui vendait aussi des tissus
  • 3, ruelle de l’Autize : la Succursale COOP
  • 26, rue Alexandre Rousseau : Mimault (prédécesseur de Pannetier Bourgeon)
  • 10, rue des Ecoles : Bioche
  • 1, rue Désiré Méchain : Marie Ravard
  • A Beauvais : « La Marchande de Beauvais » Meunier

 

LES BOUCHERIES

  • 9 rue Alexandre Rousseau : Rochard
  • 50, rue Alexandre Rousseau : Bourdeau Alexis
  • Carrefour rue Alexandre Rousseau et rue des Montfortains : « Chez Turbeau »

Les bouchers achetaient leurs bêtes dans les fermes, les abattaient et les débitaient à leur domicile.

 

LES BOULANGERIES COOPERATIVES

  • 16, rue de la Croix Guérin
  • Rue des Montfortains Place de l’église

 

Les cultivateurs, en échange d’un dépôt d’une certaine quantité de blé, recevaient des bons qui leur permettaient d’obtenir du pain sans bourse délier.

A l’occasion de fêtes ou de mariages, le boulanger cuisait, dans son four à bois (essentiellement des fagots) des gâteaux faits-maison qu’on leur apportait à pleines brouettes. Dans quelques fermes qui disposaient encore d’un four personnel on l’allumait aussi pour ces occasions mais aussi pour les « batteries », les vendanges, et la cuisine du cochon, abattu, découpé et cuisiné sur place.

LES MARCHANDS DE POISSONS

  • Baudouin qui allait chercher les sardines au train et les vendait de porte en porte avec sa charrette tirée par un poney.
  • Plus tard, vente au magasin et en tournées, à l’angle de la ruelle de l’Autize et de la rue Alexandre Rousseau : Caillaud (prédécesseur de Jarriault).

 

LES LAITIERS

Chaque jour ils commençaient leur journée aux alentours de 5 heures, collectaient le lait de ferme en ferme et le transportaient soit aux laiteries Uzelet-Ardin et Saint-Maxire – Fazillaud, Soulet Théodore puis René, Chauvin Georges, Ouvrard Baptiste – soit à la laiterie de Nieul sur l’Autise – Ouvrard René, Gallais, Grelier, Sacré Léon

MARCHANDS DE BESTIAUX : Mitard Jules « à la Bascule », 17, rue Désiré Méchain

MARCHANDS DE PORCS : Billet à qui succédera Barreaud Maurice

MEUNIERS : Chauvin au moulin de Dray.

BUREAU DE TABAC : Sauze René puis Sagot puis Poupard

 

UNE SOCIETE LOCALE DE BATTAGES DES CEREALES

 

LES MARCHANDS DE GRAINS
Soit céréales et semences, soit graines fourragères.

  • 1, rue de la Bascule : Moreau Théophile puis Guitton André.
  • 5 et 7, rue Alexandre Rousseau : Entreprise Cosset.
  • 7 rue des Trois Marchands : Soulet Théodore.
  • Moulin de Marets : Morin et Bony.

 

LES CUISINIERES (repas de noces et banquets)
La cuisinière se rendait au domicile des familles concernées 2 jours, 3 jours s’il le fallait, utilisant les produits locaux, secondée par les membres de la famille et du voisinage.

  • Madame Vincent
  • Madame Richet
  • Madame Ribreau Odette

LES COUTURIERES.
Elle travaillaient Chez elles, mais le plus souvent se rendaient « à la journée » chez les clients pour raccommoder, rapiécer et confectionner du « neuf ».
Mesdames Canteau Léa et sa mère, Ravard Marcelle et Yvonne, Morin Georgette, Aubry Mercédes et Carmen, Potiron Marie avec Francheteau Elise et Courtin Isabelle, Rousseau Alice, Jodeau Georgette et ses ouvrières Hervé Huguette et Bony Marie, Beaudet Marie-Ange et Germaine.

LES LAVEUSES.
Elles traitaient le linge à domicile ; plusieurs membres de chaque famille les assistaient pour chauffer et changer l’eau de lavage, dans la « poëlone » sur feu de bois.
Elles rinçaient le linge aux lavoirs, souvent les hommes remontaient les brouettes de linge prêt à étendre.( les enfants étaient aussi requis pour tourner la manivelle de la machine à laver. Eh oui ! elles sont apparues vers 1937-1938.  C’était un tambour absolument identique à celui de nos machines actuelles qui tournait à moitié plongé dans un bac rempli d’eau et de lessive – pendant la guerre, la lessive était remplacée par les cendres de bois- . Sous cette cuve un foyer pour porter la solution à ébullition;)
Mesdames Morin, Pétreau Valentine, Pougnet Madeleine, Bourdeau Mélanie, Rosay Gabrielle et Jodeau Adrienne.

UNE LINGERE à la Vallée, Pannetier Joséphine, confectionnait et entretenait les coiffes, jupons et dentelles.

LES COIFFEURS

  • Salon de coiffure (angle de la rue des Trois Marchands et Alexandre Rousseau) coiffant hommes femmes et enfants : Morin, Chauvin puis Mottet.
  • Trois coiffeurs pour hommes (le samedi et le dimanche dans les salles de café du bourg).

UNE REMPAILLEUSE DE CHAISES
A l’emplacement de la Poste actuelle, Madame Gentil qui allait elle-même récolter les joncs nécessaires à la rivière l’Autize.

LES MENUISIERS

  • 6, rue des Trois Marchands : Richet père et fils.
  • 4, ruelle de l’Autize : Jarc Alexis et Marcel.
  • 2, rue du Puits Sec : Beau père et fils.

Les menuisiers confectionnaient les cercueils et mettaient les défunts en bière.

LES MACONS

  • Chemin des Carrières : Courtin
  • 4, rue des Ecoles : Bouquin
  • Rue Alexandre Rousseau : Poupard père et fils, Pasquier
  • Roger Ravard et Pasquier Aimé étaient spécialisés dans la taille de pierres. D’énormes blocs de calcaire, venus de Pons (17), étaient déposés près du monument aux Morts et débités sur place.

LES MARECHAUX-FERRANTS

  • 2, rue des Montfortains : Ribreau Xavier qui s’est ensuite installé au 7 de la même rue.
  • 3, rue de la Mantellerie : Sacré dit « Touquet ».
  • 22, rue Désiré Méchain : Canteau.

La pose des fers s’effectuait sur le bord de la route, devant l’atelier, dans le « travail ».

LES FORGERONS CHARRONS fabricants de charrettes, pratiquant le cerclage des roues.

  • A la Vallée, puis rue Alexandre Rousseau : Pannetier Anselme.
  • Rue des Ecoles : Gabilly

LES CORDONNIERS

  • 11, rue Alexandre Rousseau : Morin.
  • 14, rue Alexandre Rousseau : François (plus précisément sabotier).
  • 15, rue Alexandre Rousseau : Veillot.
  • 31, rue Alexandre Rousseau : Breillat.
  • 5, rue de la Croix Guérin : Martin (également marchand et fabricant de chaussures).

LES BOURRELIERS

  • 10, rue désiré Méchain : Courtin Marcel (aussi barbier).
  • Face à la route de Coulonges : Hervé Eugène.

LES PLOMBIERS ZINGUEURS

  • Rue de la Croix Guérin : Jarc Robert, aussi expert dans la réparation des casseroles trouées que dans la pose des gouttières.

LES MECANICIENS

  • 5, rue de la Croix Guerin : Millet.
  • Rue Alexandre Rousseau : Raffel.

On peut encore ajouter à cette population active les « Valets » et les « Chambrères », ouvriers agricoles. Presque chaque ferme avait son ouvrier et son ouvrière, quand ce n’était pas plusieurs ! Ce n’était pas un signe de richesse ! Ils étaient tout simplement indispensables ! Engagés aux foires de la Saint-Jean et de la Saint-Michel, sur contrat oral, les hommes se « gageaient » souvent eux-mêmes, mais les femmes, pour la plus grande majorité de très jeunes filles, et les enfants (juste sortis de l’école) étaient présentés par leurs parents pour 6 mois ou un an. Le contrat était souvent renouvelé plusieurs fois et ces gens finissaient par être considérés comme des membres de la famille. Ils étaient « blanchis et  nourris » sur place, pas toujours bien logés, et recevaient le petit pécule conclu en fin de saison.

La configuration du village n’a pas changé. La population était alors de 918 habitants qui se connaissaient tous. Les joies et les peines étaient partagées comme dans une grande famille. Toute la vie, l’animation générées par cette activité locale a pratiquement complètement disparu. Les villages sont « morts » ! On entend fréquemment dire que « le même phénomène se produit dans tous les villages ». C’est vrai ! mais c’est une bien maigre consolation !

Monsieur et Madame René SOULET

Quelques Pompinois célèbres

François Désiré Maichin est un homme politique français né le à Saint-Pompain et décédé le  à Saint-Pompain.

Élève chirurgien au Val-de-Grace, il exerce ensuite à l’hôpital militaire de Strasbourg. Docteur en médecin en 1835, il est nommé à l’hôpital militaire de Lyon, qu’il quitte en 1836 pour revenir dans les Deux-Sèvres. Il est député des Deux-Sèvres de 1846 à 1849, siégeant dans l’opposition d’extrême gauche sous la Monarchie de Juillet. Commissaire du gouvernement dans les Deux-Sèvres en , il retrouve son siège de député en avril et siège à gauche.

Il est le frère de Marie Joseph Maichin né le , à Saint-Pompain, décédé le à Paris, qui a été maire de Niort.

Pierre Autize naît le 21 janvier 1912 à Saint-Pompain sous le nom de Roland Duclos. Après avoir fréquenté l’école primaire de son village, l’enfant est envoyé poursuivre ses études au collège de Parthenay puis au lycée Fontanes de Niort. Il effectue ensuite des études de lettres à la faculté de Nancy. Devenu professeur, il est nommé au lycée Clémenceau de Nantes puis au lycée Jules Verne où il accomplit l’essentiel de sa carrière d’enseignant et prend sa retraite en 1972. Dès 1936, il s’adonne à la poésie et publie son premier recueil intitulé Poèmes aux éditions Zuber de Pont-à-Mousson, sous le nom de Pierre Autize, en hommage à la rivière qui coule au pied du village de son enfance. Puis il publia Obole aux heures en 1948, Pipeaux rustiques en 1950, Lucarne sur les jours en 1957 qui lui vaut de recevoir le prix Paul Labbé-Vauquelin de l’Académie française, Cadence humaine en 1959 couronné par le prix Auguste Capdevielle de l’Académie française, Ecorces vives en 1970, Pas à pas en 1980 qui reçoit le prix Paul Verlaine de la Maison de la poésie.

Il fonde avec son ami niortais Marjan la revue littéraire Poètes du Bas-Poitou dont il devient le directeur en 1969 et crée à Coulon une Académie du Marais qui réunit des poètes locaux.

Poète-naïf a-t-on dit ou poète-paysan, c’est surtout un amoureux de la nature qui se plaît à la décrire, avouant un penchant pour sa rivière Autize qu’il voit comme une jeune fille joyeuse et discrète :

Elle chantonne
Elle ronronne
Cette petite sauvageonne,
A travers prés, à travers champs,
Sans craindre les hommes méchants
Qui passent gémissant leur peine
Petite reine
A perdre haleine
Elle s’en va vers le moulin
Qui bat sa coulpe et bat le grain
Dans l’herbe haute et le lupin.

Pierre Autize nous a quittés le 26 avril 2003.

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